Le sacrifice et la psychanalyse, Monique Selz

Le sacrifice et la psychanalyse : un rapport problématique,

un article de Monique Selz,

dans la revue Pardès, dans son numéro  39, p. 117-136.

en 2005.

PARDes bible bouc2

Plusieurs articles de ce numéro de la revue abordent la question du bouc émissaire, sous différents angles.

Voilà pourquoi nous avons retenu cet article : « J’appuierai ma réflexion sur deux épisodes bibliques : celui du bouc émissaire et celui de l’Aqedah d’Iztrak. » (p.119)

Voilà comment commence sa présentation du bouc émissaire : « Le rituel du bouc émissaire aide à saisir la notion de sacrifice. Le terme latin emissarius renvoie à deux sens : l’un désigne un envoyé, espion chargé d’une mission secrète ; l’autre est la traduction du grec apopompaios, qui écarte les fléaux, interprétation du mot hébreu, azazel, qui se dit du bouc envoyé dans le désert le jour de Kippour. » (p.119)

Voilà aussi qui conforte notre problématisation, distincte et reliée, du processus et de la figure du bouc émissaire : « La locution « bouc émissaire » fait référence en premier lieu au rite décrit dans le Lévitique ; secondairement elle est employée à propos d’une personne sur laquelle on fait retomber les fautes des autres. » (p.119)

Voilà qui nous conforte également dans l’idée d’opérer une grande distinction entre bouc émissaire et souffre douleur : « Ainsi, le bouc émissaire n’est pas tué, il ne subit aucune violence, il n’est qu’un simple vecteur, envoyé au désert. » (p.121)

Voilà qui confirme la vocation du bouc émissaire : « Il n’a d’autre fonction que de transporter en dehors du camp une matière qui signerait à terme, si elle restait à l’intérieur du camp, la mort d’Israël. » (p.121)

Voilà qui est particulièrement intéressant, au regard de la vision contemporaine du bouc émissaire : « Pour certains, comme Mary Douglas, le désert n’est pas du tout un lieu de perdition ou de mort, mais un lieu de libération. Le bouc émissaire y est libéré pour porter dans un lieu solitaire les iniquités qui ont été transférées sur lui. » (p.121)

Et l’auteure nous invite à une remise en question : « Tout ceci oblige à mettre en question l’élaboration de René Girard qui fait du sacrifice la manière de résoudre une situation de crise, ce qu’il appelle la crise sacrificielle. » (p.121)

 

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